vendredi 15 mars 2019

Icare - poème de Lutina Pensard















Icare, ses douze premières années,

Les trottine dans la cité.

Ses yeux rampent la terre béton,

Huilée de vidange,

Tondue de gazon.

Gazouillis dans les touffes

Il étouffe d’évasion

Vole voleole !

S’il met pied à terre

Il perd le mystère

Vole voleole !

Une maladresse

Un pas d’écart

Un gage Icare !

Vole voleole !

Survoler l’herbe sans la meurtrir

Juste une caresse, c’est son désir

Sans l’écraser

Guerrier léger

Vole voleole !

Icare adolescent

De cimes d’HLM

En cimes s’élevant

Vit foule d’expériences évidemment

La canopée des villes, il aime

Saut à l’élastique

Voyages étériques

Vole voleole !

Ne rien écraser

Toujours plus haut, t’as interêt

Vole voleole !

De la vingtaine en quarantaine d’ancrage

Voler

La quarantaine d’une ambition sans atterrissage

Survoler

De sphère en sphère

De planète en planète

Chaussé de bottes de sept années lumière

Il espère coccinelle

Franchit sans patin

Le seuil de l’infini du rien.                                                  

Traverser l’air

Ses obsessions libertaires

Lui brûlent son chemin.

Et dans un dernier battement d’ailes

Cire Icare , aidé d'une coccinelle 

Franchit sans patin

Le seuil de l infini du rien




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