mercredi 29 mai 2019

Sardines... Poèmes de Laurent Robert















Sardines

Je feuillette les héroïnes 

Dickinson ou Tsvétaïéva 
Douleur du verbe et puis s'en va 
Le temps d'avaler mes sardines
La vie peut se montrer radine 

Mais qui sait la joie qui creva 
Dans Amherst ou Ielabouga 
Et l'exaltation cristalline ?
Je lis alouette ou corbeau 

Et pense à la fin du corps beau 
Déchiré de passions nocturnes
Je vois majuscule et tiret 

Dans une strophe sans regret 
Ni agitation de cothurnes


Jeudi


C'est le poème du jeudi 

La bouche la plus fureteuse 
Ne se conquiert que le jour dit 
Sinon reste close et boudeuse
C'est le poème contredit 

De la passion infructueuse 
Frottis d'épiderme à crédit 
Une après-midi cauteleuse
L'attente noire du cou blanc 

Aiguillonne le verbe lent 
Aux longues heures de la semaine
La chair se donne au temps calé 

Tout maigre pouvoir en allé 
Dans le kitsch d'une cantilène


Mons (Ikea)


Un corps se colle se décolle 

Soit ! Tu fonces à Ikea 
Rachètes draps et casseroles 
Triomphes du moche aléa
Tu apprécies la scandinave 

Poésie ! Tomas Tranströmer ? 
Non ! Mais la boulette suave 
Remplace les 17 dikter

Le décor est littérature 

L'oreiller la lampe le mug 
Tout te raconte et te rassure 
Ta vie sera neuve et sans bug
(Après Juliette c'est Léa 

Que tu conduis à Ikea)




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