lundi 4 février 2019

Le Banc de bois - poèmes de Nathalie Frieden















Le banc

Au bout du banc de bois,
Il était assis, las.
Il n’avait plus le choix,
Il était assis, là.
Sur le bout de ses doigts,
Il comptait, recomptait
Les jours sans toi, ni toit.
Il était assis, las.
Mais rougis par le froid,
Les doigts s’entrechoquaient ;
Et sans cesse il comptait,
Et il recommençait

Au bout du banc de bois.
Il était assis, là.
Il comptait, racontait
Les histoires d’autrefois
Et toi tu ne sais pas,
C’était son banc de bois,
Tu ne sais pas pourquoi
Il comptait sur ses doigts.

Tu ne sauras jamais
A quel point tu comptais

Il m’arrive parfois
De repasser là-bas ;
Et je revois le banc
Le joli banc de bois

Nu…


Le muret

Une pause entre deux et le regard se pose
Le temps d’une histoire qui s’accroche
Au fil de l’eau au fil des mots.

S’égrènent les pages et les minutes en prose
L’inutile se disperse, il reste
La fraicheur que renvoient les flots.

Le voilage de feuillage, en quadrillage, dépose
Sur les lignes, un reflet, une image
Une ombre, mais pas sur le tableau.

Sous le soleil en suspension, un air si chaud
Si chaud, mais il est encore tôt
Ne pas faire tomber le stylo !

Comme une gravure, derrière le rideau de verdure
Quelques silhouettes en miniature
Se glissent à demi-mots.

Le journal saura rédiger seul les mémoires
D’un jour d’été de bord de Seine
Quand l’éternité se promène,
Amène, et fait des ronds dans l’eau.   



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