Dans de grands champs de
visions, je chassais l'élan
Sûre qu'un jour, mon nom
se pendrait à l'horizon
Je me disais que « plus
tard » était une ville-dortoir
Trop éloignée
Qu'il fallait rester en
jeunesse et dans son ventre,
Affamer les lettres de
l'espoir
Je soufflais sur la lune
pour la faire rouler
Et d'autres choses
démesurées,
Qui font la prétention de
la naïveté
Mais, tandis que
j'écrivais ces lignes,
« Plus tard » s'est
rapprochée
Les collines orange sont
devenues unique tranchée
Un passage obligatoire
Du présent au raté,
De la jeunesse...à la
chair-dortoir
Je marche maintenant sur
des morceaux d'avant, des débris d'envie
Dans des bruits d'acier
ambulant, et d'enjambées traînant la vie.
Mes amis sont des ombres
Je veux crier, je veux
crier fort
Que j'étouffe dedans, que
j'étouffe dehors
Mais RIEN
Mes cris restent accrochés
à mes viscères
Comme un petit enfant
contre sa mère
Les ondes de ma jeunesse
luttent pour rêver
Et j'ai fini par me dire
Qu'on ne devenait pas plus
sage à vieillir
Mais seulement plus
résigné.
Ce texte m'a boulversé du début à la fin. Le choix des mots.
RépondreSupprimerMerci pour l'émotion
Ce texte est vraiment magnifique Estelle.
RépondreSupprimerwow ce texte est très puissant
RépondreSupprimerUn souffle émouvant, une belle lecture, merci
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